Chap’ti way of life #1

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Tout lâcher et partir vivre près de la mer, j’en avais toujours rêvé. Il y a un an, on l’a fait. On a vendu notre jolie maison à deux pas de Paris, j’ai quitté mon boulot salarié chez Etsy avant la tempête que l’équipe a connue et on a posé nos valises en Charente Maritime. L’ex-parisienne un peu speed, que je suis toujours, a encore un peu de mal à se faire à cette vie plus « chap’ti » comme on dit ici.

J’ai découvert ce mot en arrivant ici : Chap’ti, en charentais signifie à la vitesse d’un escargot, bestiole symbole de la région, la seule où un village a été labellisé CittaSlow en France (ou ville lente). Anecdotique ? Peut-être pas tant le coin semble ne pas vouloir céder au dikdat daftpunkien du « harder better faster stronger » .

Alors après un an, le début de l’année m’a paru une bonne occasion de faire un petit bilan de ce changement de vie, pas toujours évident et tellement plaisant en même temps.

L’histoire en bref

Fin 2015, on a mis notre maison en vente avec un plan très vague : dans notre cahier des charges, il y avait une belle maison ancienne, la mer pas trop loin, un grand jardin et un peu plus de soleil. C’est tout.

On avait la chance de n’avoir pas de contrainte géographique vis à vis d’un quelconque boulot : mon mari est à son compte et je l’étais déjà à moitié. En profitant de la plus-value d’une maison achetée il y a plus de 10 ans à Montreuil (quand personne ne voulait vraiment y habiter) et d’un coût de la vie moins cher qu’à Paris, je pouvais faire le pari de passer à plein temps sur mon activité de freelance. L’avenir nous dira si le pari était risqué mais au moins on ne regrettera pas de ne pas l’avoir tenté.

Comme nombre de parisiens, on a jeté notre dévolu tout d’abord sur Bordeaux. Oh pas en centre-ville, mais plutôt dans l’entre deux mers mais les prix ont tellement augmenté qu’on a eu du mal à trouver maison à notre pied. Une occasion en or nous est passée sous le nez à quelques jours près et au fil de nos recherches, on s’éloignait de plus en plus de la mer et du centre de la ville pour trouver notre home sweet home alors changement de cap, on a remonté le cours de la Garonne, pour rechercher le long de l’Estuaire de la Gironde. On est tombé amoureux d’une maison de maître à St Fort sur Gironde (à laquelle on a renoncé finalement), de la lumière de l’Estuaire, des paysages sublimes de la région entre mer, marais, estuaire et terre. On s’est persuadés que c’était le meilleur choix alors on a loué quelques mois un appartement à Saintes pour rechercher plus activement. Au bout de 3 mois de visites intenses, on a finalement craqué pour une saintongeaise dans un petit village à 15 min de Royan et cela fait 6 mois que nous en avons les clefs.

Il n’y a pas grand chose ici, une boulangerie, un coiffeur mais la mer est à 15 minutes et avec elle tout le confort moderne de la “civilisation” … du moins d’Avril à Octobre.

La maison est grande, belle … et dans son jus comme disent les agents immobiliers. Comprendre : la déco n’a pas été rajeunie depuis au moins 40 ans. Papier peint à fleurs, moquettes décrépies, vieilles fenêtres qui fuient, jardin quelque peu laissé à l’abandon. Je ne vous fait pas rêver là !

Mais si je vous dis, arbres centenaires et fruitiers, dépendances, vieilles pierres, belle surface, … vous pourrez peut-être comprendre notre enthousiasme des premiers jours.

Les premiers jours – justement – ont été euphoriques comme un départ de Formule 1. On a refait la chambre de Camille du sol au plafond en moins d’une semaine, essayé de ranger un max de cartons, monter des meubles et puis …

Avant / après

Et puis, il y a eu un coup de mou, de ceux qui suivent les départs tonitruants à la façon du lièvre de la Fontaine. Beaucoup de boulot pour ma part, des devis d’artisans pour les travaux qui arrivent chap’tis donc, une impression de ne pas savoir par quoi commencer, pas assez de meubles pour tout ranger ou trop d’objets peut-être malgré notre volonté de réduire.

On s’est un peu découragés mais début septembre, on a retrouvé l’énergie et décidé de faire beaucoup plus que prévu par nous-même. Alors ça va prendre peut-être un peu plus de temps mais je vais essayer de rendre compte de temps en temps de nos avancées vers ce retour à la Terre (clin d’oeil à la BD de Manu Larcenet que je ne saurais que trop vous conseiller si l’envie de plaquer la ville vous titille).

L’avancée des travaux

Premier étage

C’est fait ^__^ Celle de Camille a été faite en 4 jours dans l’euphorie du début. Parquet en bois massif, peinture, déco : cela a été longtemps la seule pièce refaite et toute jolie. Quand je doutais devant l’ampleur du reste de la tâche, j’allais passer quelques minutes dans sa chambre. Je regardais le vert par la fenêtre, j’écoutais le chant des oiseaux et je me disais qu’un jour, je n’aurais que ça à faire et que tout serait aussi beau que dans la chambre de Camille, comme une pièce témoin.

Notre chambre a été faite à la fin de l’été et ça nous a fait un bien fou de ne plus avoir le sol moche et les papiers peints à fleurettes tout jaunis.

Joli chantier !

La salle de bain de l’étage, quant à elle, est commencée mais loin d’être terminée. On modifie une ancienne chambre pour faire un couloir vers la chambre de Camille et une salle de bain. Les murs sont montés, l’électricité est quasi-terminée, le bac de douche en place, la baignoire est là mais il n’y a pas d’eau (ha ha, ça marche beaucoup moins bien, forcément), notre super chauffe-eau Ariston extra-plat, qui marche en wifi (le truc technologique de folie) attend son heure par terre comme la porte atelier. La verrière est toujours dans son carton et on n’a pas encore acheté les carreaux pour le sol. A côté les toilettes sont  à peu près dans le même état et le palier est à moitié peint.

Au rez-de-chaussée

On a profité d’une semaine sans Camille mi-août pour repeindre le salon (la même que celle où on a fini notre chambre, donc je vous laisse imaginer le degré de fatigue et notre état quand on a récupéré le petit monstre, en pleine crise des 2 ans. On a accueilli la rentrée des classes avec un grand soulagement et on a béni notre idée de l’inscrire en toute petite section).

Après des semaines  de recherches infructueuses, un gros pan des travaux s’est débloqué en septembre quand on a rencontré un entrepreneur, disponible et compétent, deux qualités qu’on avait du mal à réunir jusque-là, entre ceux qui refusait tout bonnement de s’atteler au chantier le jugeant trop compliqué, ceux qui viennent et ensuite disparaissent de tous les radars et ne répondent plus et ceux qui te proposent un début de travaux dans un an au mieux.

Fin octobre, le mur que personne ne voulait abattre a donc disparu, au profit de deux énormes poutres métalliques cachées dans le faux plafond et on a fait une petite danse de la joie qui a duré environ 10 minutes … Cependant, c’est loin d’être fini puisque maintenant on va devoir faire les peintures et un enduit pour masquer les aspérités du mur « à l’ancienne ». En attendant, on s’est presque habitués aux plaques de plâtre hydrofuge bleu-vert qui constituent la moitié de la pièce.

Ce type de chantier n’allant pas sans quelques surprises (sinon, c’est moins drôle), il a fallu démolir une partie du plafond qui aurait du rester tel quel et la refaire. Ce qui nous a permis de découvrir l’ampleur des dégâts en matière d’électricité. On s’en doutait un peu mais on ne pensait pas avoir tout à rénover ou presque … mais il a fallu tout refaire (ou presque donc) -__- »

Dans ce joli chantier, il a fallu cependant se remettre au travail. J’ai installé mon bureau provisoirement dans la pièce du bout avec la moquette bleue mouchetée au sol et le papier peint texturé pastel (smiley qui vomit), pièce que j’ai quittée pour un morceau de salon quelques mois plus tard pour pouvoir y revenir quand elle sera achevée  (dans quelques semaines si tout va bien). J’avoue je me suis éclatée à imaginer cet espace. J’ai prévu un grand placard pour ranger tout mon matériel créatif et même si ça réduit l’espace, ça me permettra d’avoir un atelier tout joli (comprendre sans bordel géant … enfin, il sera là mais invisible tant qu’on ouvre pas la porte du placard) ! J’ai hâte de vous en montrer plus ^__^

Reste la salle de bain du rez-de-chaussée et le couloir auxquels on ne touche pas pour l’instant mais leur heure viendra quand tout le reste sera fait et c’est donc pas demain la veille !

Les plans du bureau

Voilà donc si vous avez bien suivi, en bas, seul le salon est entièrement refait mais je squatte un morceau avec mon bureau et mon fouillis. C’est donc le chantier partout.

Jardin

J’aimerai pouvoir vous dire « Heureusement, c’est l’été et on vit dehors » mais en fait non, c’est l’hiver et il caille sa mère.

Mais puisqu’on parle du jardin, ça avance pas mal de ce côté là.

  • Taille indispensable de la jungle (haies, arbres, suppression d’arbres et de haies devenus trop envahissants ou dangereux, allées envahies par la végétation, …) : ok
  • Plantation d’une haie pour cacher les voisins au fond : ok (faut juste que ça pousse maintenant)
  • Pose de graviers : ok,  17 tonnes de graviers quand même étalés par nous même au râteau !  (oui, on aime les défis fantastiques !)
  • Peinture des volets et du puit : en cours.  Comme on vit dans un secteur protégé, nous n’avons que très peu de choix dans les couleurs. Après avoir pas mal hésité entre un vert et un bleu clair, on a finalement opté pour le vert, pour accentuer le côté végétal !
  • Potager : bêché et clôturé avec de jolies petites barrières en bois. On a même installé des récupérateurs d’eau et construit deux grands enclos à compost  en bois. Il ne reste plus qu’à planter des graines maintenant.
  • Stockage du bois : en cours, on a monté  deux bûchers et on joue à Charles Ingalls de temps en temps
  • Cabane pour Camille : ok (le plus important, on est d’accord)
Vive le vert !

Voilà mon petit bilan d’un an et de 6 mois de travaux et j’ai bien fait d’écrire cet article parce que même si rien n’est vraiment terminé  et que c’est parfois un tantinet décourageant, j’ai tout de même l’impression qu’on a bien avancé alors qu’en démarrant sa rédaction, je trouvais que ça n’avançait pas assez vite. Mais est-ce que ça peut vraiment avancer assez vite, ce type de projet ?

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