Ressasser le déroulement d’une journée sans fin, retourner un problème dans sa tête, ruminer une discussion jusqu’à ne pas arriver à dormir de la nuit, ça vous parle ? Moi oui ! J’ai naturellement une grosse faculté à tourner en rond et à me laisser envahir par mes soucis, mais depuis quelques temps, j’arrive mieux à gérer ça et je me suis dit que le travail que j’avais entrepris pour lâcher prise pouvait peut-être intéresser d’autres personnes.
Lâcher-prise est, je crois, le mot essentiel de cette introduction : j’ai pris conscience lors d’une séance avec mon ostéopathe que ce qui me stressait en réalité était mon envie de tout contrôler dans ma vie et de l’impossibilité d’y parvenir (parce que la vie est comme ça). Du coup, la pression montait à chaque fois que je ne maîtrisais pas les événements. Mon esprit avait alors tendance à essayer de trouver où j’avais merdé et laisser les choses partir en vrille.
Bilan : je me mettais une bonne pression sur les épaules, j’analysais toutes remarques et situations et j’avais une grosse tendance au perfectionnisme. Bref, les bases d’un bon stress quotidien qui me donnait parfois envie de ne pas oser pour ne pas échouer ! Autant dire rien de très productif au final.
La première étape a été de prendre conscience que ce comportement était à l’origine de mon stress. C’est certainement la chose la plus importante et la plus difficile quand on est happée en permanence par le quotidien. Ne pas travailler pendant six mois a été une clef. Pendant mon congés maternité la chose la plus importante était de m’occuper de moi et de Camille et ça m’a fait un bien fou. Quand j’ai repris le travail et un quotidien plus actif, je me suis jurée de ne plus stresser autant.
Les séances de yoga que j’ai commencé pendant ma grossesse ont été aussi un déclencheur : ce rendez-vous hebdomadaire avec ma prof était un super moment. Elle m’a obligée à ralentir et à écouter mon corps et mon esprit sans en faire trop. J’ai particulièrement apprécié les entrées et sorties de séances où elle m’accompagnait dans une posture méditative. Mon moi terre à terre et cartésien s’est pris une petite claque, lui qui n’était pas du tout intéressé par ce genre de choses et j’ai bien dû admettre que m’occuper de mon esprit était important. J’ai lu pas mal de choses, j’ai aussi testé l’application Petit Bambou pour m’aider. J’essaie depuis de m’appuyer sur la méditation en pleine conscience quand je perds en sérénité mais je ne suis encore qu’un petit padawan en la matière.
Contrairement à avant, je n’essaie plus de combler le moindre moment vide de mon agenda pour éviter de devoir me retrouver seule avec moi même. Au contraire, j’apprécie énormément ces moments solitaires. Et c’est déjà un gros progrès !
Enfin quand Camille est né, m’occuper de lui sans m’oublier a été un challenge. J’ai du faire une croix sur le perfectionnisme pour voir mes projets persos aboutir. Avec juste quelques heures de sieste pour travailler et plusieurs livres en préparation, il fallait être efficace. J’ai développé mon nouveau mojo : si tu envie de faire un truc et que tu as les moyens de le faire, n’attends pas que toutes les étoiles soient parfaitement alignées. Fini les prises de chou pour réfléchir sur la meilleure façon de faire ci ou ça, les « si seulement je … », je me suis lancée dans l’action parfois sans trop réfléchir (ohlala grosse nouveauté pour moi) et finalement ca m’a plutôt réussi. Bien sûr, il ne s’agit pas d’être inconsciente mais pas mal de choses peuvent finalement se décider au fil de l’eau sans être obligée de faire 2483 plans sur la comète avant si les risques en cas d’échec sont modérés.
À chaque fois que je commence un nouveau projet et qu’un doute m’assaille, je me pose donc la question « que peut-il arriver de pire ? ». Si le danger me paraît pas si dramatique que ca, je peux foncer sans trop m’inquiéter. C’est assez fou comme cette simple question m’a permis de relativiser pas mal de choses !
Bien sûr, ça m’est arrivée du coup de me planter mais au moins j’ai appris beaucoup de mes erreurs et certainement beaucoup plus qu’en théorisant le truc pendant des semaines.
J’ai de la chance de bosser dans une boîte formidable en la matière qui prône le « blameless post mortem ». L’idée derrière cette expression : que personne n’arrive au bureau le matin avec l’intention de saboter son boulot. Plutôt que de rechercher un responsable quand il y a un soucis, l’idée ici est de regarder l’ensemble de la situation et le contexte qui a amené à ce problème pour comprendre sans juger personne et pouvoir apprendre de cette erreur pour créer de meilleures conditions pour les prochains projets.
L’échec n’est plus un échec mais une chance de s’améliorer a l’avenir : ça paraît évident une fois dit et ça permet de libérer la créativité des équipes qui peuvent plus facilement tenter et tester de nouvelles choses.
Bien sûr tout le monde ne travaille pas dans une boîte aussi cool, mais on peut appliquer ces principes pour ses propres projets et réfléchir à ce qu’on a réussi, ce qu’on appris et ce qu’on ferait différemment si c’était à refaire au quotidien sans se sentir responsable du moindre couac et tomber dans le syndrome « je suis nulle, j’arriverai jamais à rien … »
J’ai encore beaucoup de progrès à faire mais ces 4 points m’ont déjà beaucoup aidé. De mon côté, je stressais de ne pas savoir lâcher prise et de me sentir responsable du moindre couac. J’ai appris à relativiser et à observer mes sensations, ce qui m’a permis une plus grande indulgence.
Libérée de cette pression que je me mettais toute seule sur les épaules, j’ai pu avancer plus vite sur mes projets et gagner en confiance en moi et en sérénité !
Ce travail sur moi même me permet aussi d’avancer sur le point 4 de mes résolutions pour 2016 : arrêter de me poser 10.000 questions ^__^
Si vous êtes stressée je vous invite vraiment à profiter de vacances ou d’un moment calme pour faire une pause et essayer de comprendre pourquoi vous êtes dans cette situation. Qu’est ce qui vous stresse, pourquoi cela vous stresse et que pouvez vous faire pour y remédier ?
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