Le chignon du matin

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Chignon du matinLe chignon du matin noué à la va-vite, celui qu’on fait au saut du lit, en chopant le premier élastique venu, est toujours mieux que celui qu’on s’évertue à faire une heure plus tard, non ?

Le réveil sonne toujours trop tôt. A tâtons, je cherche la télécommande (oui parce que j’ai un réveil à télécommande, ce qui est, soit dit en passant, un véritable piège puisqu’on peut l’éteindre sans se lever et donc … ne pas se lever !), j’éteins la musique, récupère mes lunettes sur la table de nuit, m’assois sur le bord du lit et attache mes cheveux en un chignon. C’est un rituel répété chaque matin, juste avant de descendre déjeuner.

C’est d’ailleurs étrange ces rituels du matin. Car les rituels, je les déteste : je fuis la routine et fustige l’habitude. Par exemple, je m’acharne à ne pas toujours prendre le même chemin pour aller au même endroit. C’est plus fort que moi, faire toujours la même chose, en règle générale ça me stresse. Mais le matin, pourtant, je fais toujours la même chose, au même moment, dans le même ordre. Le réveil, les lunettes, le chignon, le déjeuner avec Nicolas Demorand et mon ordi portable (des fois qu’il se soit passé un truc incroyable entre hier soir et ce matin. Si c’est pas de l’addiction ça !), la douche, les lentilles de contact, le dressing, le dernier passage dans la salle de bain pour se brosser les dents, se maquiller et se coiffer, le moment où je ne saurais pas vous dire ce que je fais mais qui me permet d’être invariablement en retard. Tout s’enchaine, toujours comme ça.

Et dans ce rituel du matin, le chignon a toute sa place. Fait au saut du lit, avec le premier élastique venu (souvent le vieux moche tout détendu), il m’accompagne jusqu’au moment où je décide un tant soit peu de m’occuper de mes cheveux. A ce moment-là, le chignon du matin s’éclipse et laisse trop souvent place à une chevelure sur laquelle j’aimerai bien réussir à recréer ce savant mélange de coiffé-décoiffé, ce chignon pas du tout guindée qui ne me donne pas des airs de Mademoiselle Mangin, qui laisse mes cheveux libres, avec 2-3 mèches folles qui s’échappent, juste comme il faut. Mais celui-là est parti, il ne reviendra pas avant demain matin.

Avec mon chignon refait tant bien que mal, j’ai l’air d’un petit rat échappé de l’Opéra. Et les rares fois où j’arrive à un fac-similé du chignon du matin, c’est à grand renfort d’accessoires (que j’essaie tant bien que mal de dissimuler) qui retiennent l’ensemble et permettent aux mèches folles de s’échapper sans que le tout ne tombe dès que je franchis le pas de la porte. La faute à quoi ? Des cheveux trop fins ? Trop propres ? Trop lisses ? Ou pas assez ? Une malédiction peut-être ? Faut-il tester le bar à chignon pour conjurer le sort ? Ai-je banni la laque de ma salle de bain à tort ? Tant de questions absolument existentielles tuent-elles les questions existentielles ?

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