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Circulez, il n’y a rien à voir

Circulez, il n’y a rien à voir

Closky
Cette phrase résume à elle seule l’exposition de Claude Closky 8002-9891 au MAC/VAL, mais attention, ça veut pas dire que c’est pas bien.

Une grande salle sombre avec rien du tout dedans, ça étonne pour une rétrospective sensée passer en revue le travail de près de 20 ans de l’artiste français Claude Closky. Alors il n’y a vraiment rien ? pas tout à fait, dans la salle, il y a un réseau de câbles au plafond et quelques visiteurs à l’air absorbé qui semblent suivre un parcours ordonné (ou pas), qui avancent, reculent un peu, se stabilisent avant de s’éloigner de 2-3 mètres et de recommencer. Bon ce que je ne vous ai pas encore dit c’est qu’à l’entrée, on vous donne également une carte, un casque et un récepteur. Car s’il n’y a rien à voir, c’est parce que tout est à entendre.

La salle est en fait organisée comme un quadrillage. Dans chaque case, une œuvre sonore, identifiée sur la carte. De « 1000 choses à faire » vous pouvez passer quelques mètres plus loin à « Photographier des ovnis » avant de rejoindre « Le A nouveau est arrivé » pour arriver dans la zone des « chiffres au féminin ». Tout ça a des accents oulipiens et moi, j’aime bien quand on joue avec le langage.

Forcément, vous vous prenez au jeu. J’ai essayé d’être méthodique, en avançant case par case. Mais ça marche pas exactement comme on le voudrait. Entendre certains enregistrements relève de l’exploit tant leur zone de diffusion m’a semblé petite, vous n’arrivez pas à vous débarrassez d’une autre qui vous suit sur plusieurs divisions. Et vous vous éloignez ostensiblement de la rigueur que vous vous étiez imposé. Vous finissez par faire le deuil d’une visite exhaustive, impossible. Vous vous concentrez sur quelques cases pour approfondir plutôt que de papillonner d’une œuvre à l’autre comme on le fait trop souvent dans les musées, où il y a toujours trop de choses à voir.

Du coup, je me suis abandonnée à une visite complètement anarchique, j’ai essayé de marcher très vite pour voir ce que ça donne et finalement en case A5,  je me suis assise par terre pour écouter une interview de Sophie Calle (allez voir son expo à la BNF) et regarder l’étrange ballet des visiteurs. Là, j’ai imaginé un défi closkyen : visiter cette expo en parcourant les cases par ordre alphabétique … ou dans l’ordre inverse rapport au titre de l’expo (8002-9891 —> 1989- 2008). J’ai abandonné ce projet avant même de le commencer, mais si vous aimez l’art contemporain, que vous avez du temps et que vous voulez expérimenter , ça se passe à Vitry jusqu’au 22 juin (et y’a d’autres trucs à voir aussi).

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