Ma journée en 12

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TalonsMardi matin, je devais être bien optimiste en enfilant cette paire de pompe. 12 cm de talons, insurmontable, non ? Récit d’une journée.

8h20 – pas encore bien réveillée, je me décide pour une paire d’escarpins jamais portée avec un talon de 12 cm mais très légèrement compensée devant.
8h21 – je fais un boucan du tonnerre : je vais réveiller toute la maisonnée.
8h22 – je les enlève le temps de finir de me préparer.
8h35 – je les remets, toujours pas très bien réveillé apparemment (puisque j’insiste), je jette un coup d’oeil, je trouve qu’elles vont parfaitement avec ma tenue.
8h36 – A coup de gros clap clap, je fais peur au chat en descendant l’escalier. Lueur de génie, je glisse dans mon sac une paire de ballerines.
8h38 – le test du vélo. Donc faire du vélo en escarpin à talon haut c’est possible.
8h40 – bon faut faire légèrement attention quand même à pas coincer le talon dans la pédale. L’avantage par contre, c’est que je peux poser le pied le talon à plat au feu rouge, c’est plus pratique et bien plus stable que la pointe du pied.
8h42 – je gare mon vélo et rentre dans le RER. Tout va bien, finger in the nose.
8h43 – l’escalator est en panne, je descends à pied. J’ai presque le vertige.
8h 46 – le train arrive. Pour la première fois, je peux respirer autre chose que les aisselles de mes compagnons de voyage. La classe !
8h55 – une place se libère. Je m’assois. Tant mieux, je commençais à fatiguer et je n’ai pas de carte « station debout difficile » alors que pourtant… (humour, hein … !)
9h05 – le train ne s’arrête pas à la station la plus proche de mon boulot. Je suis obligée de descendre à celle d’avant.
9h06 – je regarde les horaires du bus. Il arrive dans 6 minutes : j’irais plus vite à pied.
9h 08 – le bus me dépasse. Je hais la RATP qui ne donne jamais la bonne info.
9h12 – j’ai mis un peu plus de temps que d’habitude. Je prends l’ascenseur et m’aperçois que maintenant que je ne marche plus, j’ai les pieds qui me brûlent. Quand je rentre dans le bureau, mes collègues me demandent si j’ai mangé de la soupe toute la nuit.
9h30 – ma voisine me demande si je veux un thé. Je dis oui. Je me lève. Je ressens une douleur insistante dans le pied droit et dans le gauche ausi (mais plus le droit quand même). Finalement, je lui dit que j’ai beaucoup de boulot. Je lui propose plutôt qu’elle m’en ramène un pendant que je travaille. Je me rassois. Ouf.
10h48 – je me réjouis de ne pas fumer.
10h50 – mon Outlook me préviens que j’ai une réunion dans 5 minutes. Je m’autofélicite de l’avoir prévue dans mon bureau.
12h23 – une collègue me propose de déjeuner avec elle. J’accepte.
12h58 – elle débarque au bureau. Je réalise alors qu’il va falloir y aller et qu’il y en a pour 10 minutes de marche aller-retour.
12h59 – je marche, j’ai mal, je souffre en silence et je souris.
13h01 – on mange.
13h56 – je marche, j’ai mal, je souffre en silence et je souris.
13h59 – de retour au bureau, je fais le vœu solennel à mes pieds de ne plus bouger.
14h43 – je n’aurais pas du prendre ce thé après le déjeuner, j’ai envie de pisser.
15h02 – j’attends qu’un de mes collègues se lèvent pour lui demander de récupérer mes feuilles dans l’imprimante.
15h14 – j’essaie de me concentrer sur autre chose que ma vessie.
15h 37 – je note que je suis tout à fait à l’aise quand mes talons ne touche pas terre.
15h49 – je ne tiens plus : il faut que j’aille aux toilettes. Je repose mes pieds sur le sol.
15h49 – comme je ne m’assois jamais sur la cuvette des WC du boulot, c’est un peu sportif avec 12 cm de talon. Je me rassure en me disant qu’au moins, j’aurais fait du sport.
16h34 – il faut que je passe un fax. Je regarde, plus personne n’est dans le bureau.
16h44 – il n’y a toujours personne.
16h55- il faut que je me rende à l’évidence, il va falloir que j’aille passer ce fax moi-même.
16h56 – le fax est passé, mais une collègue me tient la jambe sans se rendre compte de la douleur qui m’assaille à l’instant où elle me parle de son petit dernier qui est trop mignon parce que tu vois… blablabla.
16h58 – pendant qu’elle parle, je me demande si avec des semelles scholl spécial shopping, j’aurais moins mal.
18h00 – je me souviens que j’ai des ballerines dans mon sac. En même temps, je risque de perdre tout mon potentiel glamour.
18h10 – je craque, je sors les ballerines. De toute façon, je suis en retard pour mes cours de japonais, faut que je cours pour avoir mon train et là c’est juste impossible.
18h11 – j’ai une drôle de sensation : j’ai l’impression de pencher en arrière.
18h35 – ironie du sort, j’apprends à dire chaussures et j’ai mal en japonais.
20h55 – dans le métro qui me ramène chez moi, je me dis que les talons hauts, c’est beau mais invivable. J’en conclus qu’il faut mieux les réserver pour les soirées avec canapés.

Et vous, la torture du talon haut, vous supportez ? Vous pouvez aussi répondre sur le site de Deedee (qui traite du même sujet aujourd’hui par pure hasard).

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