Une série d’interviews de créatifs
Ces dernières années, j’ai croisé énormément de personnes créatives. J’adore discuter avec eux, connaître leur parcours, leurs inspirations et comprendre un petit peu comment ils ont réussi à mettre la créativité au coeur de leur vie. C’est toujours fascinant, enrichissant, rarement prévisible. C’est ce dernier point qui me passionne le plus, voir les chemins de traverse que peuvent prendre certains avant de trouver leur voie quand d’autres ont dès le début l’évidence que c’est vers des métiers créatifs qu’ils doivent aller.
Aujourd’hui, on parle beaucoup de créativité même dans des jobs qui n’ont rien d’artistique et je crois que ça fait rêver pas mal de monde. J’ai croisé pas mal de monde qui souhaitait quitter leur routine pour une vie plus créative mais qui n’osait pas se lancer ou qui était persuadé n’avoir aucun talent et ne pas pouvoir y arriver. Et c’est un peu pour eux que j’avais envie de partager ces interviews. Pour démystifier l’aura qu’on prête au talent de ceux qui vivent de leur créativité, car j’ai appris que le talent ne sert souvent à rien si on n’a pas la persévérance, la curiosité et le goût de provoquer la chance.
C’est pourquoi dans ces interviews créatives, on parlera aussi bien d’influences que de surmonter des obstacles ou de manque d’inspiration et j’espère que les solutions trouvées par les créatifs interviewés vous inspireront.
J’essaierai de publier ces articles à raison de deux interviews par mois. Et en attendant, je me suis prêtée moi-même au jeu ^__^
Bonne lecture !
Mon auto-interview
Peux-tu te présenter en quelques mots ? (qui tu es, ce que tu fais, ton parcours)
Je m’appelle Laetitia, on me connaît parfois sous le nom de mon blog, Vert Cerise. Après avoir fait des études scientifiques (j’ai un Master des Sciences de l’Environnement, milieux urbains et industriels…), j’ai travaillé dans des ministères et administrations avant de me tourner vers une vie professionnelle plus créative. J’ai d’abord aidé des créateurs établis (comme Tsé & Tsé Associées ou Petit Pan) à développer leur communication online et offline avant de rejoindre l’équipe d’Etsy, la marketplace du fait main et du vintage qui s’installait tout juste en France. Après plus de 6 ans au sein de l’équipe International du site, je me suis enfin lancée en solo et j’ai développé mon entreprise créée quelques années auparavant. Aujourd’hui, je designe de la papeterie, je travaille avec des designers, je crée des tutoriels DIY, j’anime des ateliers et je suis auteur de livres créatifs.
Quand as-tu décidé de travailler dans un domaine créatif ?
Quand une amie m’a demandé ce que serait ma vie de rêve. J’étais en pause déj à La Défense et je me suis aperçue que j’étais à mille lieues de ce que je voulais dans la vie. Pour m’en rapprocher, mon premier petit pas a été d’ouvrir un blog et de publier mon premier tuto DIY. C’était en 2008 et c’était loin d’être la mode.
As-tu rencontré des obstacles ? et comment les as-tu surmontés ?
Si j’y réfléchis, je crois que j’ai été mon premier obstacle. Il m’a fallu des années pour admettre que j’avais du me planter quelque part, certainement pour coller à l’image que les autres avaient de moi. J’ai fait des études sérieuses, j’ai trouvé un travail stable, j’ai passé des concours de la fonction publique mais en fait, rien de tout ça ne me passionnait vraiment. Je voulais être plus créative et partager mais j’avais peur de remettre tout en question, des années d’efforts et de travail. Si j’ai réussi à surpasser tout ça, c’est grâce à des petits pas. Une fois que je connaissais la destination, j’ai pu faire de micro changements qui m’ont fait dévier petit à petit de ma trajectoire.
Quelles sont tes influences ?
J’aime le kawai japonais, je suis fan de early rap, j’adore les vieilleries et les choses minimalistes : on va dire que mes influences sont multiples et éclectiques !
Si je devais citer une seule personne, je choisirai aujourd’hui André Courrèges. À quinze ans,il voulait faire une école d’art. Son père lui a répondu “Tu seras ingénieur !” en l’envoyant effectuer des études de génie civil. Il était aussi un fervent défenseur de la cause féminine : dès le début des années 60, il a été un promoteur de la minijupe et du pantalon pour les femmes. Enfin, son univers me parle avec ses formes géométriques, ses couleurs qui pètent et l’omniprésence du blanc. Autant de raison de l’aimer.
Comment bouscules-tu la routine ?
Je suis du genre à faire un détour plutôt que de prendre toujours le même chemin, même si c’est le plus rapide. Quand vraiment, j’ai envie de bousculer la routine, je m’aère : j’aime voyager mais je n’ai pas forcément besoin d’aller à l’autre bout du monde. Des fois, aller faire un tour à 20 km de chez moi me suffit. L’idée étant surtout de découvrir quelque chose de nouveau : un nouveau lieu, une expo, une bonne adresse, une rencontre. Tout ce qui est nouveau est bon pour bousculer la routine.
Comment fais-tu quand l’inspiration est en panne ?
Je laisse tomber. Oui, tout simplement. Si rien ne sort, c’est que ce n’est peut-être pas le bon moment. Je mets le projet de côté : parfois il ressort, parfois il reste enterré et ce n’est pas grave !
Qu’est ce qui t’a marqué dernièrement ?
L’actualité : on vit clairement une période de changement important depuis plusieurs dizaines d’années. La société a beaucoup évolué en quelques générations et les changements font peur en général. J’espère qu’on choisira la voie de la tolérance et du respect de tous.
Aurais-tu un conseil à donner à ceux qui souhaitent avoir une vie plus créative ?
Faites juste un micro changement qui ne fait pas peur. Juste pour voir. Tentez et regardez ce que ça donne. Si c’est chouette, faites en un deuxième, un troisième et ainsi de suite.
Si tu devais partir sur une île déserte, qu’est ce que tu emporterais ?
Un crayon, une feuille de papier et du chocolat
Une musique que tu aimes écouter quand tu crées ?
J’aime écouter de la folk. C’est doux, ça laisse de la place à mon esprit pour vagabonder.
Un dernier mot ?
DIY forever!
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