Il y a quelque chose dans les illustrations de Marie qui donne envie de se poser en terrasse d’un café du Sud de la France et d’y rester des heures à contempler les petits riens du quotidien tout en sirotant sous le soleil. Un côté simple etfranc et une certaine sensibilité vis à vis de ces petits détails qui auraient pu passer inaperçus.
Entre son installation à Marseille, son travail d’illustratrice pour la presse et la préparation de sa première exposition solo « Eclipse » (à ne pas manquer à la Slow Galerie à Paris jusqu’au 6 mai 2017), elle a tout de même trouvé le temps de répondre à cette interview créative. Ca vaudra bien un verre de pastis en terrasse la prochaine fois qu’on se croisera ^__^
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Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Marie – pour certains Marie Do – et je suis illustratrice. J’ai fait des études d’arts appliqués en commençant par une fabuleuse MANAA (Mise à niveau en arts appliqués ndlr) à Toulouse et j’ai poursuivi mes études à Paris en intégrant un BTS en communication visuelle à Olivier de Serres (École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art ndlr). J’ai ensuite travaillé plusieurs années principalement en tant que graphiste pour des agences de publicité parisiennes. C’était génial, j’ai beaucoup appris sur la manière de mettre en valeur ses idées. Mais je souhaitais aussi me consacrer à l’illustration. Un jour, j’en ai eu assez de faire des maquettes à 3 heures du matin et j’ai sauté le pas !
Quand as-tu décidé de travailler dans un domaine créatif ?
Je crois me souvenir que l’architecture a été très longtemps mon obsession quand j’étais plus jeune. Mais je détestais les maths alors j’ai cherché une alternative. J’ai découvert un peu par hasard le domaine du graphisme et j’ai su que c’était ça. Au fil des années, j’ai fait évoluer mes envies et mon style.
As-tu rencontré des obstacles ? et comment les as-tu surmontés ?
Oui ! Si je devais n’en retenir qu’un, je pense qu’il s’agirait des clients peu scrupuleux. Selon moi, c’est un véritable obstacle quotidien. Il faut se battre encore et encore pour leur faire comprendre qu’avoir un métier créatif n’est pas un passe-temps gratuit. Les offres de « visibilité », j’en ai marre. J’aimerais les rencontrer et leur demander de finir leur mois avec un bol de visibilité ! Il faut sans cesse rappeler qu’il s’agit de travail, d’investissement, de temps et de créativité. Depuis peu, j’arrive à leur répondre. Avant je souriais gentiment en glissant le mail dans les spams.
Quelles sont tes influences ?
J’adore les affichistes du milieu du XXe siècle : Savignac, Villemot, Hervé Morvan, Jean Colin… mais aussi des peintres tels que David Hockney, Shirley Jaffe et Edward Hopper. J’ai aussi une admiration sans limite pour des illustrateurs comme Sasek, Jon McNaught, Olle Eksell, Blexbolex, Tom Haugomat…
Comment bouscules-tu la routine ?
J’essaye de me pas me donner de cadre pour que rien ne me freine. Les horaires de bureau 9h-17h, très peu pour moi ! C’est difficile de s’atteler devant une table et espérer que l’inspiration surgisse aussitôt. J’aime avoir différents projets en parallèle, ça me permet de prendre un peu de recul sur le sujet et d’y revenir quelques heures ou jours plus tard et d’améliorer mes idées.
Comment fais-tu quand l’inspiration est en panne ?
Je n’hésite pas à quitter mon bureau. Laisser de côté son carnet, son ordinateur… et partir s’aérer l’esprit. Un café dehors, une expo, traîner dans une librairie, se tenir au courant de ce qui se fait. Ça peut me débloquer et me faire rebondir, sinon ça reste toujours agréable et enrichissant.
Qu’est ce qui t’a marqué dernièrement ?
Aurais-tu un conseil à donner à ceux qui souhaitent avoir une vie plus créative ?
Prendre le temps, éveiller sa curiosité, ne pas hésiter à demander des conseils pour améliorer ses techniques et pouvoir enfin lâcher prise dans la créativité. Plus on crée, plus on a envie de créer ! Et puis le plaisir de décorer sa maison ou son appartement avec ses propres créations rend fier ! Il faut désapprendre à tout acheter « clé en main » et se poser la question de comment est-il possible de s’approprier l’objet pour en faire une oeuvre unique et personnelle. Personnellement, j’aimerais m’inscrire dans des ateliers de tissage, de céramique, de gravure… Je finis quelques projets en cours et je vais me lancer.
Si tu devais partir sur une île déserte, qu’est ce que tu emporterais ?
La question redoutée ! Je crois que je serais très pragmatique et que je prendrais de quoi me nourrir et un bon hamac. Et puis un livre: le manuel des Castors Juniors !
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